Peut-on tout étiqueter “Agile” ?

L’autre jour, j’ai eu une réaction épidermique, sans savoir vraiment pourquoi, alors que je discutais avec Jean-Claude Grosjean, mon binôme […]

L’autre jour, j’ai eu une réaction épidermique, sans savoir vraiment pourquoi, alors que je discutais avec Jean-Claude Grosjean, mon binôme en mission, de son article sur le management agile. J’ai eu besoin de tirer mes idées au clair, voici ce qui en est sorti.

Quel est mon objectif ? Utiliser des termes précis pour décrire mon domaine (le développement logiciel) afin de l’enseigner et échanger avec mes pairs. Créer et partager un cadre de pensée, basé sur des concepts finis. On ne peut pas coller l’étiquette “agile” sur tout ce qu’on touche.

Au travers du développement agile nous découvrons de nombreux sujets connexes : complexité des organisations, facilitation des échanges, dynamique d’équipe, etc. Nous les associons au thème de départ, mais je pense que c’est un abus. Ces concepts sont connexes à notre domaine, mais ils ne lui sont pas spécifiques.

Je pourrais parler de management agile dans des activités précises, comme la gestion de portefeuille de projets itératifs, par exemple. Pour moi, un manager au carrefour du leadership et de la gestion n’est pas spécifiquement “agile” : cette posture de management existait déjà hors de notre domaine.

A titre de comparaison, on ne fait pas d’amalgame sur la facilitation. Nous en utilisons quelques outils classiques (agenda, support visuel, divergence/convergence, etc), et pourtant je n’ai jamais entendu qu’on faisait de la facilitation “agile”. On en utilise, c’est tout.

Poussons le bouchon : les post-its sont-ils agiles ? Tant qu’ils restent de simples bouts de papier adhésifs que votre mère collait sur le frigo, non. Mais quand ils seront pré-imprimés, par exemple en cartes de user stories spécialement conçues pour Scrum, oui, on pourra parler de post-its agiles.

Alors, pourquoi ça m’a piqué ?
En fait, je crains qu’on manipule l’Agile comme une marque, qu’on repositionne pour attaquer de nouveaux segments de marché. J’ai peur d’être décrédibilisé, comme si je fourguais mon produit, alors que je fais juste les recommandations qui me semblent pertinentes dans le contexte.
Je ne vends pas l’Agile, je vends mes conseils, je ne veux pas qu’on se méprenne.

 Bon, en réalité ça me pique pas tant que ça. Je survis très bien aux contradicteurs qui m’envoient “tu vends ta sauce”, ils me donnent l’occasion d’expliquer ma démarche.
Finalement, c’est peut-être mon côté obtus : pour moi c’est important d’utiliser des termes spécifiques pour des concepts définis, ça me parait une condition nécessaire à la progression de toute science. Sinon… “ça m’énnnneeeeeeeerve” (air connu).

 

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