Bio for Coder topics, bullet points

  • A coder since childhood (he’s now 41)
  • Developer for some years
  • Consultant and Agile coach for a bunch of other years
  • Original Frenchman, came to South East Asia two years ago
  • Based in Singapore, work for self (aren’t we all?)
  • Provide coaching, training and facilitation
  • Does lot of other stuff and likes many other stuff

Bio oriented on Agile Transformation

Giom coaches change leaders on how to run effective strategy based on simple but hard principles: simplicity, empowerment, organic growth.

He has 10+ years of experience of coaching successful agile transformations in France, UK, Singapore, India, Thailand, Hong Kong, Indonesia, US and Brazil in various domains: finance, private banking, insurance, media, startups


Synthèse de la session iPhone et Agile : une histoire de couple

Nous avons présenté avec Jean-François cette session à l'Agile Tour 2010 Paris (après Nancy et SoftShake).

Olivier Le Lan nous a fait le plaisir d'en faire une synthèse très sympa : http://blog.soat.fr/2010/11/agile-tour-iphone-et-agile-lamour-vache/. L'occasion pour ceux qui n'ont pas vu la "pièce" de se donner une idée de notre approche.

Jean-François et moi améliorons cette session à chaque fois -et nous kiffons bien- nous allons étudier avec Octo la possibilité de diffuser une des vidéos de sessions.


Stratégie créative : la partie invisible de l’iceberg

C’est venu comme un picotement : l’envie de redessiner. C’est pas exactement nouveau… 15 ans au bas mot que je touche plus un crayon, sauf une fois tous les deux ans en me disant “…dommage que j’ai pas le temps de m’y remettre”. Je me disais que créer une bannière ou des graphismes pour un site web serait l’occasion rêvée, mais savoir dessiner ou manier Photoshop (Pixelmator dans mon cas) ne suffit pas : il s’agit de trouver le contenu. Je sèche sur la page blanche, je tourne dans les thèmes wordpress gratuits, et je finis péniblement avec un truc standard, sans personnalité (tout rapport avec l’absence de bannière sur duquesnay.fr serait purement fortuit).

Je butte sur cette question de base : “Comment on créé le contenu, nom d’un chien ?”.

Et puis il y a quelques jours, pour Facilitation Distante, c’est venu tout seul. J’ai repris les dessins fait à la main que j’avais fait pour ma session “La Pilule Rouge” à l’USI, j’ai mis le petit bonhomme à la baguette magique en plus grand, comme icône principal (c’est le “facilitateur distant”), et zou, c’était plié.

À l’insu de mon plein gré, j’ai redécouvert le processus créatif dont m’avait parlé Roxana, l’illustratrice d’Octo, il y a quelques mois.

Je lui avait demandé

Moi – combien de temps ça te prendrais pour me créer une bannière de site ?
Rox – 1 à 2 jours pour créer l’univers, et après ça peut venir assez vite : je te présente des trucs, on affine, et ensuite ça devrait pas prendre longtemps
Moi – non, tu m’as pas compris, c’est juste une bannière, 1024 par 400 pixels, quoi, pas un projet de campagne publicitaire…
(elle lève un sourcil et me toise d’un air patient)
Rox (je crois qu’elle l’a dit en pensée) – … young boy, it is so much more than “just a banner”

J’ai compris qu’il fallait pas la chercher sur ce point, et je me suis fait ré-expliquer lentement : j’en ai tiré 4 leçons de créativité, je vous esplique.

1) sortir du cadre final pour pouvoir le remplir

Quand j’essayais de créer un graphisme de site web, j’essayais de répondre à la question : “à quoi ressemble une bannière de 1024×300 pixels ?”.

Donc je faisais des croquis de bannière. Partant du cadre de travail : c’est horizontal, rectangulaire, pas plus large que LxH pixels. On peut imiter des structures vue ailleurs : une photo de l’auteur sympa ? un paysage ? tiens, ici, ils ont mis des courbes, ici des volutes de lumière, ou un dégradé… mais ça mène nulle part. Le cadre “bannière” ne m’apporte que des contraintes stériles, et aucune piste de truc à dessiner ! La bannière n’est pas le bon point de départ. Si je ratais la cible, c’est parce que la question à laquelle j’essayais de répondre n’était pas la bonne.

L’approche de Roxana c’est de répondre à “de quel univers est issue la bannière ?“. Ce sont des éléments extérieurs qui viennent remplir la bannière, ils n’y sont pas nés, et c’est ailleurs qu’on doit les faire naître et grandir. Dans le cas de la facilitation distante, ce sont des éléments de l’univers créé pour la session USI qui m’ont permis de peupler la bannière.

2) créer un univers beaucoup plus large

La bannière n’est que la face cachée de l’iceberg. C’est une petite fenêtre sur un univers, qu’il va falloir explorer. J’aime bien cette formulation : Rox ne dit pas qu’elle “créé” un univers, mais qu’elle l'”explore” ; je crois que les écrivains et d’autres artistes disent la même chose : leurs créations vivent et évoluent de leur propre chef, eux seraient de simples transcripteurs ou explorateurs, pas des créateurs.

Le grand changement pour moi c’est qu’il faut prendre du temps pour que l’esprit vagabonde. C’est tout bête mais pas tant que ça. Ça va être beaucoup plus long que ce que j’imaginais, il faudra une tranquillité propice pour que l’esprit vagabonde, peut-être pas 100% de temps à rien faire, mais en tout cas assez de relâchement pour s’évader. Du temps pour être dans la Lune, quoi.

C’est ce qui s’est passé dans le cas de facilitateur-distant.fr : je n’ai pas mis 2 heures à créer la bannière, j’ai mis 1 mois à faire des dessins autour de ma session USI, dont pas mal sont restés dans les cartons, puis 2H pour en faire une bannière.
Pour le côté “relâchement créatif”… hum… disons que le petit bonhomme à la baguette a été créé la veille de la session, pendant la première soirée USI, en dessinant sur l’iPad… après quelques coupes de champ’. Worked.

3) travailler directement sur le média final

Rox ne fait pas de brainstorm ou d’étude de cas en 14 chapîtres, elle dessine, c’est tout. Des gribouillis, des croquis, des esquisses ; sur des carnets, des coins de nappe, des marges de documents, des brouillons. Pour chercher un univers graphique, sa recherche passe par le dessin, c’est son seul matériau.

Ma conclusion, c’est que le dessin doit devenir un terrain de jeu où on s’éclate et pas une épreuve finale qu’on craînt, qu’on y soit comme un poisson dans l’eau. Et puis que c’est intéressant pour la dimension artistique : cette recherche graphique peut faire apparaître des éléments intéressant d’un point de vue pictural. Après tout, une bannière peut être classe pour de simples raisons esthétiques, sans rapport avec le sujet du site (cf les nombreuses bannières avec des volutes de lumière sur fond bleu/mauve/vert, très classe… même sans rapport avec un sujet quelconque)(sauf pour un site sur les gitanes, mais c’est assez rarement le cas).

4) ce n’est pas un produit final, c’est un produit qui vient de naître

Le point que défend notre illustratrice, c’est qu’il y aura toujours de nouvelles réalisations : si le site marche, j’aurai envie d’une nouvelle bannières, pourquoi pas plusieurs en alternance, je penserai à adapter tout le thème, de nouveaux widgets, des icônes, une palette de couleur spécifique. L’univers créé continuera à vivre et pourra nous alimenter à l’infini : plus on avancera, plus ce sera facile. Si je me contentais d’un “one shot” à chaque réalisation, il sera de plus en plus difficile d’enrichir le style du site et de maintenir une personnalité entre tous ces éléments sans lien a priori.

Ben merci Rox, maintenant que j’ai vu le déclic, on verra si j’arrive à faire une bannière sur ce site 🙂


Voir moins loin

Dans de nombreux exercices de type vision ou focalisation j’entend “quelle est votre objectif final ?”. Non seulement ça finit par me gêner, mais je m’aperçois que cette question me bloque plus qu’elle me libère. Je viens de me retrouver plusieurs fois à faire accoucher des réponses par une question exactement inverse, consistant à voir moins loin, et même très près de soi. Hop, 3 exemples vécus :

1) Une amie butait à définir une offre de service de luxe, nous faisions un exercice en binôme, et ça allait un peu de tous les côtés en cherchant une “Vision” -avec un grand V. La question qui a tout débloqué : “si je rencontre ce soir un de tes prospects, que puis-je déjà lui vendre que tu puisses lui fournir demain ?“. 3 phrases plus tard, elle avait de quoi avancer, structure de prix, etc.

2) Chercher la vision d’un projet, celle qui dressera haut votre bannière et fera se rallier vos supporters. “Si tu croises ton pote dans un ascenseur à la sortie de la salle, que sais-tu déjà lui dire ?”. Hop, je me suis trouvé décoincé.

3) Un logiciel : “donnez-moi 3 fonctionnalités que vous pourriez utiliser dans la semaine ?”. C’est la base du développement logiciel agile, piloté par la valeur, la question que je répète en leitmotiv à mes clients.

Si cette idée “voir moins loin”, vous vous dites que ça enfonce des portes ouvertes au pied de biche, vous n’avez peut-être pas besoin de l’entendre et tant mieux pour vous. Parce que personnellement, j’ai entendu l’inverse fréquemment -la question de la “représentation dans l’absolu de la finalité ultime de ta vie”- et je pense que le piège est tendu à tout ceux qui se pensent intelligents -nous serions 80% à nous penser au dessus de la moyenne, paraît-il : au lieu de chercher à répondre à la question la plus complexe, celle qui appelle LA réponse, est-ce qu’UNE réponse à une question plus stupide ne serait pas beaucoup plus utile ?

C’est pas la première fois que j’en viens à la conclusion qu’être simplet est plus efficace -David Allen le recommande déjà dans GTD. J’ai l’impression que plus je suis pragmatique, plus je me méfie de mon intelligence. Je suis pressé d’être con.