From faith to trust : the Moonwalker effect
Do you believe that someone walked on the Moon ? I do not believe it : I trust that as a fact.
Four years back, my company held the first prestigious IT event of a serie (USI). The closing keynote speaker was Neil Armstrong, the man who did the first step on the moon on year 1969. Repose in peace, Neil. His talk was a moment of pure emotion, all of us emotional to tears in front of the greatest adventurer ever, and the guy was as impressed as us of being here, in a small attendance. A hero to all of us, with all the kindness and humility you could hope for.
About the substance of the speach, you probably heard some people saying a group of men or women can catch the moon if they want to ? Armstrong did not tell it : he testified on it. Breakthrough in my mind.
Before seeing him, the fact that someone walked on the moon was theoretical. I had to believe it, that was a matter of faith. A faith in the american government honesty, for example, a faith that a fake would have been called after so many years. Some still not believe it, and who can blame them ? Do any of us get on the moon ? Armstrong says he did. And as of now, to me and to all people that met him, it’s a matter of trust. Was he telling the truth ? Do I trust this guy ? I do. I even took the opportunity to raise him a question (how does the moon ground feel ?), and got an unprepared answer (5cm of dust, then hard rock ; the flag was sustained by stones, could not be hammered into the ground).
You know the first time you look at the ground from really high, like in a plane, and the earth look curved ? It’s an epiphany, your perception brings body to a theory : yes, Earth is round, it’s a planet. The same epiphany, bigger, happened to me back there. In my mind, many ideas became like practical facts in a snap, and I realize before that they were just belief, even when led by science experimentations or my own observations.
Now I trust Neil that :
- the Moon exists ! it’s not a picture in the sky, it’s a real satellite of our planet. I’ve seen the guy’s feet that touched the moon ground.
- mankind was able to build a ship, something not far from a washing machine, as I’ve found an old apollo capsule I saw once, but airproof enough to have men wonder in the space until they reach the moon. Absolutely crazy.
I remember someone asking me once about the need to attend a conference while many of its sessions were available online (the case was for USI). There’s an answer there : because you can go from believing to trusting, which is much more powerful impulse in life.
Lead me to a lesson of life tonight : if I feel a positive resonance from someone’s experience I read/watch on the web, is it enough ? If I want her discovery to really impenetrate my life, maybe I need to arrange real life meeting, getting from faith to truth about the experience she relates. May be I’ll also find that the influencer is unsure, or lying, but what if not ?
That’s my proposal for today : why not doing yourself a gift and go meet your influencers in real life ?
J’ai trouvé un appart à acheter en 1 mois
L’idée d’acheter un appart me trottait dans la tete depuis 2-3 ans maintenant, et je m’en faisais tout une montagne. Peu d’offres, la vision d’une course infernale pour trouver un truc potable, et j’allais investir une somme dépassant l’entendement. C’est mon premier appart, autant dire que je n’y connaissais rien, et je ne savais pas ce que je voulais.
Pourtant, ce fut un de mes projets les plus facile de l’année 2011 : j’ai trouvé l’appart en 1 mosi de recherches, et je n’ai fait qu’une seule visite. The secret : je suis passé par une agence de chasseurs d’appart : Homelike Home.
Etant moi-même dans le conseil, j’avais vite capté que j’avais besoin d’être accompagné dans la démarche : je débute, je ne sais pas comment faire, j’ai besoin d’être confronté pour comprendre ce que je veux et quels compromis je suis prêt à faire. . Les publicités émissions de chasseurs d’appartement m’avaient fait reconnaitre les comportements de conseil que je recherchais ; j’ai vérifié sur le web, beaucoup de gens en étaient satisfaits. Oui, il existe des agents immobiliers qui sont du coté des acheteurs vendeurs.
Comment ça s’est passé, et qu’est-ce que j’ai apprécié au cours de la démarche ?
En cherchant sur Google, je suis tombé sur Homelike Home ; my godness, une agence immobilière avec un vrai blog qui parle à la première personne ! Je trouve un post sur leur pire client de l’année ; ok, ça m’intéresse, il faut être assez intègre pour oser raconter ça (le client est anonymisé, bien sûr). Bref, des passionnées qui bloguent, tout ça parle mon langage. En plus, il se trouve que c’est un cabinet féminin -cf le style la charte visuelle-, et ce n’est pas un secret : à choisir, je préfère les femmes.
J’ai donc pris contact avec l’agence en Novembre 2011, et j’ai été reçu rapidement. Objectif du premier rendez-vous : se renifler, et si ça colle, établir un premier cahier des charges. J’ai rencontré Lara, une des deux boss de l’agence : très bon contact, un relationnel absolument cohérent avec le ton du blog, tout comme le petit bureau cosy et assez “girly”, incrusté quelque part aux environs du métro Bourse. Ca a l’air anecdotique, mais rencontrer des gens qui ont le même style culturel que soi, ça rassure.
La suite, c’est une interview autour d’un café whatelse : on discute de ce que je veux, mon projet, l’état du marché, etc. Dès ce premier RV, les quelques conseils m’ont permis de formaliser mes critères de recherche -découvrir que j’en avais, en fait- et de la blinde que ça risquait de coûter -connaissant l’enveloppe, je pouvais commencer à démarcher les banques. Je dis “découvrir mes critères”, parce qu’en discutant, j’ai découvert que tout le monde ne recherche pas comme moi une “ambiance de quartier sans parti pris sur la localisation”, ni un “2 ou 3 pièces calme et lumineux”. Apparemment, certains veulent aussi des appartements donnant au nord, sur une rue en particulier, et vibrant du bruit de Paris. C’est pas mon cas, mais au moins je sais quel sont les éléments structurant de ma recherche si je décidais finalement de chercher par moi-même.
Pris par une mission intense, j’ai laissé s’écouler quelques mois avant de déclencher la recherche.
Fin mars, donc, reprise de contact et rendez-vous avec HLH pour signer leur license to kill : le mandat de recherche. Le deal est simple : l’agence a un contrat d’exclusivité, les “chasseresses” cherchent pour moi pendant 3 mois, et toucheront sur la vente si je signe une promesse durant cette période -une facture d’agence immobilière tout à fait classique. Pour bien comprendre la notion d’exclusivité, même si c’est moi qui trouve un bien, l’agence touchera quand même. Le mot d’ordre est donc : ne rien faire, simplement me tenir prêt à réagir rapidement si un appart m’intéresse. Moi qui voulais déléguer, bingo.
Un mot sur l’équipe d’HLH. Ce n’est pas Lara mais une nouvelle collaboratrice, Audrey, qui a fait les recherches. Comment, me dis-je, on me fourgue une nouvelle ? Renseignement pris, voici le profil de la “nouvelle” : à titre de loisirs, elle parcourt Paris à la recherche de petits trésors architecturaux à photographier, et colle tout ça dans un blog ici : EtSiOnSePromenaitAParis.com. Je récapitule : elle cherche des trésors architecturaux ET elle cherche mon appart. Elle parcourt les rues de Paris pour le plaisir. Je n’aurais jamais imaginé avoir affaire à quelqu’un de ce profil ; on est loin des agents immobiliers BTS-Vente-cravate-baratin que j’ai rencontré au cours de ma vie de locataire.
Passons à la recherche proprement dite. HLH parle mon langage, le RSS : l’agence alimente un blog privé sur laquelle elle me tient informé de la traque. A chaque visite, photos de l’appart et de sa rue, analyse avantages/désavantages, comparaison vis-à-vis de mes critères, plans. Et hop, dans mon flux RSS. (je suis notifié par mail, par ailleurs, vu la réactivité). Pendant ce temps, moi je reste à jouer à la XBox dans mon canapé. Bonus, je partage les liens avec ma famille pour discuter des appartements proposés. Je sais qu’Audrey a aussi visité plusieurs biens qui ne correspondaient pas, mais j’en ai pas entendu parler.
Au bout de 3 semaines, 4 apparts proches de mes critères avaient été trouvés. J’ai kiffé le 4e, les filles m’ont demandé “on visite ?”, et je suis passé voir dans la soirée (elles m’avaient briefé sur la réactivité nécessaire pour acheter à Paris). Bonne surprise sur place : les photos et le blog avaient bien restitué l’appart, c’était tout à fait conforme à l’idée que je m’en était fait, j’ai dit “go”.
Trouver un appart : done.
La suite n’a pas été plus fatiguante. L’appart avait été déniché auprès d’un particulier, par définition moins “pro” qu’une agence. Je pense que le fait d’avoir eu affaire à une professionnelle structurant la démarche et pouvant enchaîner très vite les étapes a beaucoup facilité le “verrouillage” du vendeur : pour lui aussi, ça se passait clé en main. Audrey s’est chargé de revenir dès le lendemain pour les papiers, demander des justificatifs dont j’ignorais l’existence, et ma proposition fut transmise dans la foulée (conseillé par HLH pour le prix jouable). Pendant ce temps, j’étais au boulot sur ma nouvelle mission et je ne perturbais pas mon client.
Pour l’acte de vente proprement dit, déroulement classique, plus d’intervention nécessaire de Homelike Home. Oh, et côté finance, tant qu’à déléguer, je suis passé par Crédit Domus, un courtier en prêt qu’on m’avait recommandé (je recommande à mon tour).
Bref, j’ai trouvé un appart en 1 mois. Le projet le plus facile de l’année, vous dis-je.
La leçon de l’Univers : tout n’est que végétal
Pendant presque une année, de juillet 2010 à juin 2011, tout ce que je possédais tombait en carafe :
- mon appart, prêt à être réparé après un dégât des eaux vieux de deux ans, a subi un second dégat des eaux
- mon aspirateur a cassé
- mon module 3G/wifi n’a jamais marché
- mon déshumidificateur, pour assainir la salle de bain suite au premier dégat des eaux, est tombé en panne en se prenant le second dégât des eaux
- mon mixeur m’a lâché à la deuxième utilisation
- je change deux ampoules de ma voiture, deux autres ne marchent plus
- ma voile de kitesurf a subi 2 trous successifs en 3 sorties
Pour résoudre cette somme de problèmes, j’ai franchi plusieurs stades de maturité jusqu’à comprendre -roulements de tambours- une leçon de l’univers. Une véritable quête initiatique.
J’ai d’abord adopté l’approche productive, en systématisant la résolution des problèmes. La systématisation a rendu le suivi des actions plus fiable, mais pas plus rapide. Puis j’ai décidé d’attaquer la somme de ces petites gênes comme un vrai problème : on arrête tout et s’y consacre de manière exclusive. Rien n’a marché, mes tentatives de réparation échouaient et les appels aux SAVs s’enlisaient, sans compter les procédures de renvoi imbittables.
Semaine après semaine, la lassitude m’a gagné. J’ai essayé de faire le gros dos, de lâcher prise sur ces broutilles -je ne recevais plus d’amis dans mon appart moisi, par exemple. Mais ça n’a rien réglé : j’avais l’impression que ces petites choses déréglaient mon quotidien doucement mais sûrement, et ça commençait à me déprimer. J’ai senti que l’Univers, avec une grande insistance, essayait de me dire quelque chose, qu’il soumettait à ma compréhension une de ses Grandes Leçons.
Finalement, la Grande Compréhension est arrivée au printemps, lorsque je suis allé à la jardinerie. Je venais pour acheter un spatifillum -grande plante qui donne de superbes fleurs si vous êtes gentil avec elle- et au passage j’ai pris des fleurs, un citronier, un aloë véra, un petit palmier. Plein de choses vertes, en somme. Mon amie m’a posé la question : “C’est pour les voir crever ou tu penses avoir le temps de les entretenir ?”. J’en suis pas à ma première plante, ni ma première plante crevée, je savais donc à quoi m’attendre -sans compter l’entretien limité du palmier et de l’aloë.
Si vous achetez une plante, vous savez qu’elle aura besoin d’entretien pour vivre et vous procurer ce que vous attendez d’elle (embellir votre chez vous, sentir bon, croire que vous n’êtes pas seul, etc.). La luminosité joue, il faut arroser précisément et avec régularité selon l’espèce et la saison, et changer le pot de temps à autre (voilà, vous avez l’étendue de mes connaissances en botanique). Si vous n’avez pas envie de prendre du temps pour vos plantes, n’en achetez pas. Elle vont mourir et leur petites feuilles rabougries vous feront vous sentir coupable. Le végétal, c’est vivant.
Par opposition, j’associe les objets et appareils au minéral. Le minéral c’est la rémanence, l’inusable. Un bon outil peut prévenir un problème pour toujours. Logiquement, en technicien, je m’équipe pour me faciliter la vie -une fois pour toute. Sauf que pas.
Les objets sont des végétaux aussi. Tout n’est que végétal.
Tout demandera de l’entretien et de la surveillance sous peine de mourir :
- ton appart
- ton frigo
- ton lave-linge
- ton luminaire
- ta voiture
- ton lit
- ton iPad
Des plantes, des plantes, des plantes. Soit tu es ok pour t’occuper d’eux, soit tu t’en achètes pas.
C’était la grande leçon de l’Univers : mon problème n’était pas que mes objets cassaient, mon problème était d’avoir des objets. Ou plus précisément, avoir des objets sans avoir prévu de temps pour m’occuper d’eux.
Aujourd’hui je me ressers toujours de cette métaphore végétale pour toute acquisition : saurai-je l’entretenir ? J’ai envers tout objet une part de pacte : il embellit mon quotidien, je lui consacrerai du temps. Ai-je envie de m’encombrer de cette responsabilité ?
Open letter to the european rotaract board (or to all european rotaractors) (from a loving friend)
Dear 2010-2011 board,
You know that I love you guys.
Or may be you don’t remember when I told you, you were too drunk to remember, or I was too drunk to tell it explicitely, or I forgot to mention it ; however, here you know : I love you, and I miss you my friends. I want you to know that every one of you seems to me a key asset for your team : the one I worked with, of course, and those newcomers board I didn’t work with, I wish I had, after the various talk we had.
As a former board member I have some measure of what engagement you’ve jumped into this year. Enough to know that your role is hard, that it requires courage and heart, and a will for challenges. I think no european board before you had so many of these qualities. I admire every one of you as a friend, I admire you as a team. (I may even envy you for being part of such team).
So you got the point, I love you my friends. This message comes from a loving and admiring friend.
For the record, I have absolutely no idea what you’ve done this year, or how far your team has been, as I have mostly no contact with Rotaract since we met in Amsterdam in October 2010. So this message is written absolutely contextless.
And it’s with all that love and respect that I think I have to give you a feedback.
Technically, it’s not mine, it’s a feedback from my girlfriend.
You met Rebecca in Amsterdam. May be you talked with her. She’s smart, she spot the key points in no time in many situation. So I drove her to Amsterdam at the Rotaract European Meeting. She discovered the rotaractors and the week-end/convention stuff for the first time. We met the dozens, hundreds rotaractors gathered there. She saw everybody was engaged with passion for our cause : bring friendship and peace all over the world, or let’s say : changing the human world as a better, wherever we can. She felt their energy, their power, it raised her sense of engagement either.
So after we talked with people, got drunk, danced, smoked a junk or two, get diner at the Gala, as dessert was finishing, she raised an engaged question :
– “Is at all ?”
– “wtf ‘all’ ?” I replied
– “You just meet, drink, dance, and nothing more ?”
– “…” (me speachless)
– “You’re all gathered here, like 200 guys, for 3 days, willing to serve humanity, and you just dance, drink, talk ? Is that all about these week-ends ?”
It hits me.
Well, no, it’s not really “all”.
At the European Conventions, once per year, we organise a few workshops where everyone can attend. But only at the convention, and with little output I must admit.
And well, no, not for all of us. I was a Country Representative during 2 years, and then in the european board 1 year, so I know some work all along, at every week-end. The Country Rep’ meet, brainstorm, exchange on how to improve Rotaract, share experiences from their countries, all along the week-end. All right. But how many are we, the Board and the Rep’ ? less than 30. Over 200 to 300 total rotaractors attending such week-ends.
Rebecca is fucking right. We gathered 3 times per year a huge pack of powerful yet young people in the same place, originating from all over Europe and beyond, linked by friendhsip and the same values, willing to change the world as a better. I’m not sure so many good will and heart and intelligence from so many cultures are ever gathered in one event like this. And yet, we dance, talk, drink, eat. That is all.
So.
Here you got Rebecca’s feedback, her surprise : as a regular attender, she didn’t see anything meaningful built/shared/done. Hard to hear first, but I must admit now she had spot a key point, once again.
Again, it’s a blind post, i don’t know what you’ve done this year and maybe you have this all changed. But I think the question of the outcome of these weekends, for the so many attenders, is a key question.
This post was first purposed to be an email I was writing to you my beloved board. The ending lines looked like a challenge, something like «I love you so I have to tell you this because I think you can do something about it».
Then I realized I was just repeating the same mistake again : focussing on a few people, overloading them with responsability. You guys, plus the club hosting the event can’t “organize” 200 people to work together ; you just can give them space, time, and tools and let them share and build whatever they want. But at the end, the outcome is everybody’s job. Every Rotaractor coming to a Rotaract Event can do something about it.
So, you, there, the regular rotaractor reading this. Actually, this message goes to you. You’re going to the Rotaract European Convention in a few weeks. You’ll have a unique time with unbelievable people like you :
What will you build there, for the world to change ?
With all my love,
Guillaume
Conférence Agile France le 27 Mai : 2 sessions sur l'agile en projets courts, 1 sur la collaboration distante
3 sessions ont été acceptées à la Conférence Agile France :
La Pilule Rouge, des pistes pour la collaboration distante
j'avais joué cette session à l'Université du SI en Juillet dernier, puis à l'Agile Tour Lille. Ici il s'agira d'une version remaniée, et enrichie sur les moyens et les pratiques de communication adaptées à votre contexte. Depuis l'Open Space de Septembre sur la collaboration distante, j'étais impatient de présenter les nouvelles réflexions qui ont émergé, j'espère en restituer une version utile aux auditeurs.
Au passage, je me suis bien lâché sur le titre, à lire ici : http://conf.agile-france.org/sessions/4d950ae54ff6f70fc10006cf
Les deux autres sessions abordent la thématique des projets courts :
L'iPhonise et l'Agiliste, une histoire de couple
Jean-François Grang et moi reprenons cette session gay friendly, déjà jouée à l'Agile Tour Nancy, à Paris, et presque jouée à Softshake (faite en vidéoconférence, merci les grêves d'avion, bilan naze pour tout le monde). Cette version sera raccourcie afin d'être plus sympa à suivre et plus percutante. Elle parlera toujours de grandes gueules qui font des projets hypers courts et mettent sous pression une méthodo bien huilée.
Pitch ici : http://conf.agile-france.org/sessions/4d9506204ff6f70fc1000680
Comment réussir un projet Agile très court ?
Suite du thème des projets hyper courts.
Jonathan Scher et moi-self allons reprendre un retour d'expérience de projet mitigé (=foiré, selon mes critères), déjà présenté à Scrum Days Paris (je m'y perds un peu, dans toutes ces franchises agile...). Avec l'aide de nos collègues d'Octo, que nous remercions encore, nous présentons une version plus affinée que la dernière fois ; les octos nous ont permis de pousser la réflexion plus loin (vélocité, etc.), ou de redécouvrir ce que nous savions sous un angle nouveau.
Pourquoi cette session ? Les ratages arrivent aussi et nous voulons éviter à d'autres les embûches dans lesquelles nous sommes tombés. Nous pensons que ce contexte -un projet ultra-court délégué par un client-sera amené à se banaliser dans le futur (réactivité au marché, développement "on rails" ultra-rapide, etc). Nous espérons que cette session fera avancer le schmilblick et que les retours nous apprendrons beaucoup de choses.
Pitch là : http://conf.agile-france.org/sessions/4d984fd94ff6f74ad10001ad
... tout ça le 27 Mai, ce sera donc une grosse journée.
(avis aux commentaires : si quelqu'un a un avis sur mes titres de session, entre provoc et métaphore, j'ai l'impression qu'ils ne passent pas toujours, je ne sais pas trop s'ils attirent ou repoussent les personnes à qui ils sont destinée)
Relations Maître de Jeu et Joueurs : Manifeste pour la Co-Responsabilité
Le post précédent sur Donjons et Dragons m’a fait réfléchir.
Dans de nombreuses parties de ma jeunesse, et encore maintenant dans certaines conventions, certains joueurs arrivent autour de la table en consommateur, se comportent comme si le maître de jeu était juste leur prestataire ludique. C’est assez dur d’aborder ce point sans faire du pointage de doigt, alors voici le genre de comportement récurrent que j’ai observé :
- monopolisent le temps de jeu autour de leur personnage (aussi appelé “hypnotisation de maître de jeu”)
- ne respectent pas nécessairement l’ordre des tours
- interprètent et négocient toujours les règles
- trichent aux dés
- font toujours des messes basses ou des apartés avec le maître de jeu (généralement ils s’assoient à côté)
En un mot, pas coopératifs, voire carrément abusifs. Bon, normalement ça y est, vous les reconnaissez -je suis sûr que vous avez mêmes quelques prénoms dans votre tête ; en général, ce sont toujours les mêmes personnes. Au bout du compte, certains sont de vrais pourrisseurs de parties. Et pourtant, en dehors du jeu, ce sont des potes comme il faut ; c’est pour ça qu’on les tolèrent.
En fait, ces joueurs ne sont pas rares : à la louche, je dirai qu’1 joueur sur 10 a un comportement de consommateur abusif. Au doigt mouillé. Ca fait que dans vos 3 ou 4 premières parties au maximum, votre expérience de jeu a été gâchée par un comportement comme ça. Faites pas vos timides, je sais que vous avez un nom en tête, et je sais ce que vous en pensez. Mais oubliez-les, mon propos ici n’est pas de les stigmatiser. Ce n’est pas d’eux dont je veux parler, c’est de nous. Je veux parler de notre réaction suite à ces expériences désagréables, et leur influence sur les relations joueur / MJ en général.
Une fois qu’on a été exposée à ce type de comportement, voilà l’évolution type que j’ai observé :
- Un maître de jeu, en progressant, prend rapidement un style autoritaire. Il peut être souriant et jovial, mais il apprend à ne pas s’en remettre aux joueurs pour le déroulement de la partie. Il vérifiera les points de règle, l’ordre des actions (qui joue avant qui), les jets de dés et les calculs des score.
Il verra même avec méfiance toute initiative d’un joueur pour l’aider à gérer la partie : il arrive que les joueurs abuseurs aident… pour essayer de tirer des avantages, sans se soucier que ce soit au détriment des autres joueurs. Dur à arbitrer.
- Par conséquent, les joueurs bienveillants deviennent eux aussi des consommateurs. Petit à petit, ils renoncent à toute initiative d’aider le maître de jeu, car celui-ci le leur refuse. Au mieux, ils essayent d’être des joueurs agréables, mais ce n’est pas facile, face un MJ tendu. Ensuite, si le “consommateur abusif” commence à leur pourrir la partie, le reste des joueurs en voudra au maître de jeu : c’est lui qui anime, c’est à lui de gérer les problèmes. Ayé, le joueur lambda se comporte comme un “consommateur” ou un “client” de la partie ; moins relou certes, mais un client quand même.
Je suis joueur et maître de jeu depuis 15 ans et des poussières -je ne joue pas intensivement, mais régulièrement- et j’ai eu cette double évolution. Les joueurs et MJs que j’ai croisé me laissent penser que c’est une tendance générale : je les ai imités dans cette tendance, ils m’ont conseillés dans cette tendance, et j’en ai incité d’autres à faire pareil.
Pourtant, si je fais le bilan des idées que mes potes et moi avons identifiées pour accélérer nos parties (toujours cf. ici), une tendance inverse se dégage : on a écrit noir sur blanc que le bon déroulement de la partie est de la responsabilité de chacun. J’ai dit que mon plaisir à faire jouer des scénarii avait grandit, je crois qu’il en va de même pour les joueurs, et je pense que la qualité des parties a progressé.
J’en sors avec cri du coeur, mon manifeste pour des parties plus faciles, plus passionnantes :
Si tu es joueur : aide le maître de jeu à animer sa partie
Tu es aussi responsable que lui du bon déroulement de cette partie, et du plaisir que prennent tous les joueurs.
Il y a pas mal de sujets sur lesquels tu peux proposer ton aide :
- abréger les discussions qui ne concernent pas le jeu
- la gestion de l’initiative en combat
- les règles
- la logistique-pizza-coca
- l’aide aux joueurs débutants
et bien d’autres.
Si tu ne sais pas comment t’y prendre : face à un MJ un peu stressé, tu peux tout simplement demander “puis-je faire quelque chose pour t’aider ?”. Cette manifestation de soutien, je l’ai déjà vécue de la part de joueurs dans une partie difficile à gérer, c’est une vraie bouffée d’air pour un maître de jeu.
Si tu es maître de jeu : demande de l’aide à tes joueurs
Le bon déroulement de la partie ne repose pas sur tes petites épaules.
Tu seras étonné de voir à quel point les joueurs deviennent coopératifs si tu leur transmets des responsabilités. Personnellement, j’ai fréquemment délégué les points précédents, et même récemment la musique, les noms de personnages secondaires, et… une cuisine plus équilibrée. Je dois pouvoir aller plus loin dans le partage des responsabilités… je me soigne.
Le droit de choisir ses partenaires de jeu
Bon, reparlons de ces joueurs “consommateurs”.
On a quel âge maintenant, 30 piges révolus ? Nous avons un travail, certains ont des gamins… il est peut-être temps d’appliquer au jeu ce qu’on a appris dans la vie. On est pas obligé d’accepter une situation qui nous gêne. Communication non-violente, assertivité, arrêter de jouer, voire virer le joueur, on a le choix des armes. L’essentiel est de refuser que la situation continue. Je sais que ce sont souvent des amis proches. Mais les amis ne pourrissent pas les parties des copains intentionnellement. Simplement, ils font parfois des erreurs. Et ils comprennent quand on leur en parle.
Je ne suis pas à l’abri moi-même d’avoir ce type de comportement de temps à autre ; alors je le dis à tous mes futurs partenaires de jeu : dites-le moi, et virez-moi si ça ne va toujours pas. J’aime trop le jeu de rôle pour vous le gâcher.
Ils nous restent des années de jeu ensemble, alors ça vaut bien le coup d’une petite mise au point, non ?